
Au milieu de cette guerre fratricide, deux ressortissants du XXIIème siècle, Polly et Tack, tentent d’échapper aux dégâts collatéraux. La première est une prostituée à peine sortie de l’adolescence, une jeune écervelée accroc à la dope bon marché ; le second est un tueur professionnel, une sorte de clone programmé génétiquement et mentalement afin d’exécuter les missions que lui confie l’U-Gov. Pour son plus grand malheur, Polly entre en possession d’un artefact disséminé par l’une des créatures de Cowl, et que l’U-Gov tente de récupérer par tous les moyens.
Cowl (ou Voyageurs dans sa version française) concentre à lui seul tout ce que je déteste dans la Science Fiction: Une overdose d'informations, un trop plein de personnages et un auteur qui se prend pour un gros malin. Sur un thème assez récurrent de la SF, Le voyage dans le temps, le roman opte pour un parti pris couillu, celui de planter le décor et l'action dans le cadre temporel plutôt que spatial. Un parti pris qui s'avère intéressant mais qui a vite fait de montrer ses limites, les ''sauts'' à répétition des deux protagonistes (qui seront vite séparés pour une grosse portion du livre) s'engluent dans l’ère jurassique avec ses différentes parties, et dont le décor se cantonne à des forêts et des points d'eau et dont les seuls différences, bien expliquées par l'auteur ne raviront que le paléontologues. (Oh! un dinosaure!!! vite, courons!!).
Neil Asher n'en rate pas une miette non plus pour nous expliquer, très souvent à coups de forceps, les principes de paradoxes temporels avec tout un tas d'infos qui à force d'être répétitifs et opaques, commencent à gonfler sérieusement. L'écriture en elle même est assez quelconque mais use à foison des grosses ficelles et des retournements de situations à tout va, pour dynamiser un tant soit peu le récit. C'est le contraire, tout le contraire qui se passe, et le récit s'embourbe au fur et à mesure.
Le plus gros problème, à mon sens, reste celui des personnages. Assez originaux de prime abord (une pute, une Intelligence Artificielle, un tueur pré-programmé) aucun effort n'est fait pour capitaliser sur leurs spécificités, à tel point qu'on se foutte comme une guigne de ce qui peut leur arriver. Idem pour le méchant de service, le COWL du titre, présence floue dont on sait qu'elle est super méchante (mais est-ce le cas?) et super évoluée qui veut anéantir l'humanité entière (pourquoi, on ne sait pas, comment, on ne sait pas). A force de tout vouloir expliquer, l'auteur passe à côté de l'essentiel, une proximité avec ses personnages et des enjeux clairs. Hélas, KO sur toute la ligne. On se fout des personnages, on se fout des personnages, on se fout du livre.
Damn.
Categories:
J'ai Lu