Writing (In Progress)




Comme à son habitude, Jamel Ghannouchi aime brouiller les pistes. Son dernier livre (qu'il a sorti en simultané avec 3 autres) se présente comme un recueil de 3 nouvelles, mais ne saurait s'y résumer aussi simplement. 

L'auteur n'aime pas les étiquettes, et la première nouvelle qui ouvre le bal - <b>Les lacs artificiels</b> - se joue bien vite des codes du texte court pour virer subrepticement vers l'essai puis le texte scientifique passionnant sur les barrages et leurs retombées économiques, sociales et environnementales pour enfin bifurquer vers la critique politique sans concession de la Tunisie dans sa gestation incessante vers une démocratie tant espérée. L'auteur agrémente aussi son exposé de plusieurs vers de poésie de sa composition (un autre de ses dadas)pour aboutir à un texte iconoclaste et déroutant. 

La deuxième nouvelle, <b>Hercule</b> prend les traits d'une enquête des plus classiques concernant un décès suspect à l’hôtel Concordia à Paris, jusqu'à ce qu'on fasse la cnnaissance des témoins du crime. En effet il a eu lieu en plein meeting des plus grand philosophes de ce monde. C'est ainsi que l'on croisera Simone de Beauvoir,Paul Ricoeur, Pierre Hadot et d'autres et dont les différentes doctrines et témoignages constitueront la clé de l'énigme. Entre intrigue policière et débats philosophiques, le cœur du lecteur balance.

L'oeil du Cyclope conclue cette trilogie par une autre enquête sur une usurpation d'identité présumée qui cache un dangereux complot s'étalant de la Tunisie aux Etats-unis en passant par la France, rien que ça. 


Ces Chroniques réalistes marquent encore une fois les esprits par le refus de son auteur à se conformer aux étiquettes ni aux conventions en brassant sans complexes les genres et l'impose encore une fois comme l'un des auteurs les plus singuliers et les plus prolifiques de la scène littéraire tunisienne. 

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