Le Pitch:
Un couple, qui vient tout juste de perdre leur enfant, décide d’aller passer une semaine isolée du monde dans un charmant chalet de montagne. Tandis que la femme fait son deuil tant bien que mal, lui aperçoit des formes qui rôdent autour de la maison en pleine nuit.
Pour sa première nouvelle, Anthony Holay ne choisit pas le chemin le plus facile: son histoire horrifique se déroule en huis clos, dans un chalet coupé du monde et met en scène un couple en pleine reconstruction suite à un événement tragique survenu il y a peu. L'auteur connait les codes du genre sur le bout des doigts et les manie avec dextérité pour planter son décor et l'on pourra noter ici et là toutes les références à des classiques comme Shining, Rosemary's Baby pour ne citer que les plus évidents. Mais avec sa narration à la première personne -le protagoniste est entrain d'écrire en temps réel un journal de bord- c'est un autre classique qui vient en tête: Le Horla.
Holay embarque donc son lecteur dans ce qui semble être une virée pépère et un nouveau départ salvateur, la technique de la narration à la première personne permet une immersion totale dans l'action par le biais du personnage principal. Très vite, l'on se rend compte que ce chalet si douillet n'est peut être pas ce havre de paix tant escompté mais se transforme en théâtre bizarre et le décor d'une invasion maléfique. Avec un style solide et une écriture fluide qui évite soigneusement tous les artifices inutiles et les fioritures tape à l’œil, Holay prend son temps pour instaurer un climat sombre et angoissant en distillant au fur et à mesure quelques détails anodins de prime abord mais qui prennent peu à peu toute leur importance. Sans crier gare, un grain de sable vient s'incruster dans cette mécanique bien huilée et peu à peu les choses dérapent. L'auteur démontre suffisamment de talent non seulement pour tenir en haleine son lecteur -notamment grâce à des scènes chocs que nous ne dévoilerons pas- mais aussi en arrivant malgré tout à le surprendre et à proposer un dénouement assez inattendu dans la pure tradition du Twist à l'américaine.
Ainsi, ''Incubes'' se profile comme une lecture très agréable et un solide thriller horrifique qui réussit à laisser une impression durable bien après la lecture et malgré un taille relativement courte -30 pages-. C'est d'ailleurs là ou le bas blesse, le texte est relativement court pour ce qu'il propose de nous raconter, le plaisir procuré par cette nouvelle est tel que l'on aurait suivi l'auteur plus loin dans son récit. Cette dernière remarque est particulièrement valable pour le volet psychologique des personnages, quasiment absent -l'un des gros inconvénients de la narration à la première personne-. Mais ces détails ne gênent aucunement la lecture de cette nouvelle et ne minimisent aucunement le talent et le mérite d'Anthony Holay, un jeune auteur assurément à découvrir.
Incubres est disponible à la vente à petit prix ici:
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