Writing (In Progress)



Jack Reacher, après treize ans de bons et loyaux services dans les Marines, a changé d'identité et s'est fondu dans la foule de Key West, en Floride. Son repos est troublé par la filature d'un privé new-yorkais, Costello. Reacher le repère très vite, mais n'a pas le temps de l'interroger: Costello est retrouvé mort, les phalanges sectionnées. Reacher décide de mener l'enquête et découvre que Costello agissait pour le compte de la belle Jodie Garber-Jacob, la fille de son ancien supérieur dans les Marines. Jodie est, elle aussi, la cible de tueurs professionnels.


La série des Jack Reacher est extrêmement populaire au USA et compte parmi ses fans Stephen King en personne, qui fait allusion au personnage dans son Under The Dome. Bien avant l'adaptation cinématographique avec Tom Cruise (dont vous trouverez la critique sur mon blog ciné, ici), j'en avais entendu parler la première fois par dans un cours d'écriture créative par Randy Ingermanson (auteur de l'excellentissime Writing Fiction For Dummies) lorsqu'il avait disséqué un passage entier d'un des livres de Lee Child dans le cadre d'un cours sur le rythme dans la narration. Ma curiosité était alors grande pour découvrir le gus, chose faite (ça n'a pas été facile) avec ''Des Gages pour l'enfer'', troisième aventure de Jack Reacher. 

Une chose est sure, je comprends mieux pourquoi Ingermanson a choisi Lee Child  pour illustrer son propos: ce dernier est vraiment un cas d'école illustrant parfaitement le concept du ''Less is More''. Des gages pour l'enfer est un parfait exemple du roman populaire (commercial diront certain avec un reniflement dédaigneux) écrit sans génie mais terriblement efficace et très addictif. Le génie de Child réside ailleurs, dans ses trames rocambolesques, un rythme soutenu et haletant et un humour à froid toujours bienvenu. Il n'y a absolument aucune étincelle dans le style de Child, je ne pense même pas qu'on puisse parler de style, ici le minimalisme et l'économie sont de mise. Certains pourront même grincer les dents à la lecture de certains passages, mais le fait est là: On ne lit pas Child pour sa prose mais pour l'action. Et dans ce registre, le bougre assure. 

Appliquant à la lettre le précepte ''Plus c'est gros, plus sa passe'', Child nous embarque pied au plancher dans une enquête mettant en scène un usurier à la prothèse en forme de crochet métallique, un détective lessivé, une avocate de la haute, des vétérans du Vietnam, des gradés du Pentagone et bien sûr le Jack Reacher en personne. Vagabond sans attaches, ancien commandant à la police militaire américaine il parcours les USA au gré des envies, résolvant les emmerdes qui ne manquent jamais de lui tomber dessus. L'auteur n'a pas froid aux yeux et le décrit comme un géant de presque deux mètres à la carrure imposante, expert en armes diverses, en tactiques militaires, en techniques de combat et tombeur de ces dames et doté d'un flair qui frôle la prescience. Un coup d’œil lui suffit pour tirer le vrai du faux en moins de temps qu'il ne faut pour le dire et quand ça castagne, ça ne dure jamais très longtemps. C'est gros, mais allez savoir comment, ça marche. Il est absolument impossible de lâcher le livre avant la fin, et le héros devient très vite attachant. L'auteur de ces lignes a d'ailleurs déjà commencé à lire l'intégralité de la série. Depuis le James Bond de Ian Flemming, on n'a pas fait mieux. 

Des gages pour l'enfer peut très bien être lu en ''stand-alone'', sans avoir nécessairement lu les précédents tomes. Pour les amateurs de thrillers bien foutus et pas trop regardant sur la prose, il assurera un divertissement de tous les instants et un très agréable moment de lecture. Par contre, pour ceux qui n'aiment pas le Big Mac parce que c'est pas bon pour la santé, passez votre chemin et n'en dégoûtez pas les autres. 


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