Writing (In Progress)




Sur le vaisseau Gemme, cinq membres de l’équipage ont été éveillés avant le terme du voyage vers Orion, un objectif prioritaire annulant leur mission initiale. Ordre leur est donné d’aborder l’objet inconnu vers lequel on les a redirigés, et de se préparer à ce qui serait le « premier contact extraterrestre » de l’histoire humaine. Dès l’abordage de ce qui ressemble à une épave à l’abandon, tout dérape. Pour quelles raisons accès de folie et morts subites se succèdent-ils depuis leur visite à bord ? S’agit-il d’un virus inconnu ? Leur a-t-on tout dit, en modifiant leur mission ? Privés du soutien de la Terre, qui ne répond plus, Jorge le géologue et les survivants vont s’efforcer de sauver leur peau et de venir à bout de l’entité invisible qui les harcèle, dans un huis-clos étouffant .



Le ''premier contact'' n'est pas un thème bien nouveau dans la SF, à peu près tous les grands maîtres du genre s'y sont attelés un jour ou l'autre pour des résultats dont la qualité varie beaucoup. Que ce soit Jean-Michel Calvez qui s'y attelle n'est pas très surprenant pour peu que l'on soit familier de sa bibliographie où le ''Contact'' avec d'autres formes de vie, tient une place prédominante. 

Ici, une équipe de chercheurs est réanimée prématurément et déviée de sa mission originale pour intercepter et étudier un vaisseau spatial mystérieux. Si le pitch est hyper classique, le traitement par Jean-Michel Calvez l'est beaucoup moins. En effet, le livre est plus axé sur le thriller que sur le Space Opera et le lecteur est d'emblée embarqué dans une succession d'intrigues que les protagonistes analysent, dissèquent et résolvent de façon réaliste et scientifique et en ce sens, ''Aliénations'' est beaucoup plus proche d'un ''Andromeda Strain'' de Michael Crichton que d'un ''2001, l'Odyssée de l'espace'' de Arthur C.Clark.  Ainsi, la nature du vaisseau mystère est abordée comme une énigme scientifique et résolue en divers niveaux par diverses disciplines. Ce choix s'avère assez payant puisqu'il permet une immersion totale au cœur de l'action et de tenir le lecteur en haleine, l'auteur étant peut être conscient de la courte durée de l'effet de surprise de son histoire et ménage donc ses effets. 

En l'état ''Aliénations'' aurait été un excellent livre du genre si ce n'est que le tout est plombé par une écriture pataude et un style opaque qui sombre systématiquement dans le verbiage technique. Calvez est un ingénieur de formation et ça se sent: chaque détail de l'intrigue est über-analysé à gros renforts de termes techniques et d'adverbes à tout va qui, si elles peuvent s'avérer souvent passionnantes, finissent lentement mais surement par venir à bout des meilleures volontés (ce fut mon cas). A trop vouloir créer une ambiance ''techno'', le livre  s'éparpille bien vite en perdant le lecteur en cours de route. C'est d'autant plus regrettable que le livre ne manque pas de qualités, surtout dans son côté introspectif  et son message humaniste. 

''Aliénation'' reste un assez bon roman de SF mais qui, à trop vouloir faire dans le ''Hard Science'', se perd en verbiages inutiles qui en rebuteront plus d'un. 


Categories:

Leave a Reply