Quatrième de couverture:
Parce qu'il se fait une règle de sortir vainqueur de tout défi, Clément tue sauvagement les deux occupants d'une voiture qui a entravé la circulation sur l'une des nombreuses autoroutes de Detroit. Parce qu'il est le défenseur de la justice, le sergent Raymond Cruz, de la police judiciaire, se lance à la poursuite du meurtrier.
Dans la chasse à l'homme qui s'engage, le serviteur de la loi se transforme en justicier implacable et le sens du devoir en désir de vengeance. Crime et châtiment à la façon d' Elmore Leonard, qui signe un roman noir magistral récompensé par le Grand Prix de littérature policière en 1986.
La Chronique:
Elmore Leonard a beaucoup officié dans le western avant de se spécialiser dans la policier. On se souvient de lui surtout pour son impressionnante biblio policière adaptée avec plus ou moins de succès : Punch Créole -probablement le plus connu- qui deviendra Jacky Brown, adapté par un certain Quentin Tarantino. Get Shorty, Be Cool, Hors d'atteinte ou plus récemment la série Justified. L'on se souvient beaucoup moins en revanche qu'on lui doit certains grands westerns de la décennie 50-60: L'homme de l'arizona, 3:10 to Yuma mais surtout Hombre, le western révisionniste porté à l'écran en 67, avec Paul Newman en rôle titre.
Parmi tous les livres de Leonard, La loi de la cité (City Primeval, en VO) est probablement celui qui reflète le mieux cette influence. Pas son meilleur, disons-le clairement, mais la loi de la cité reste un neo-western solide qui bénéficie de tout le savoir faire de son auteur. La loi de la cité c'est avant tout ce face à face intense entre un inspecteur/shériff coriace et un meurtrier/bandit aussi violent que retors dans un Détroit miné par la pauvreté et les tensions raciales. Ce qui différencie ce livre de la ribambelle de bouquins similaires, c'est bien entendu la qualité de l'écriture - très cinématographique - avec toujours la marque de fabrique de Leonard : des dialogues ciselés et réalistes qui font mouche à chaque fois. Une écriture sèche et sans fioritures ponctuée par des éruptions de violence qui prennent de court, pour un effet coup de point garanti.
On reprochera cependant que les personnages principaux ne soient finalement pas si éloignés des autres personnages que l'on rencontre dans les autres œuvres de Leonard: le juge ripou tendance trou du cul, l'avocate ultra professionnelle et femme forte à la carapace fêlée, l'inspecteur aux couilles d'acier mais surtout le méchant de service qui connait à merveilles les rouages du système judiciaire et l'utilise à mauvais escient pour passer à travers de ses filets. Ce sera en revanche le final, westernien par excellence, qui restera dans les mémoires avec son duel entre les deux antagonistes et cette note ambiguë et amorale, bien loin des clichés habituels du polar.
La loi de la cité n'est certes pas le meilleur Elmore Leonard mais il reste très représentatif de son oeuvre et de son univers particulier. S'il ne constitue pas une lecture indispensable, il n'en demeure pas moins fortement conseillé à ceux qui veulent s'initier à ses livres.
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